I have been in Cevennes, in the woods of south of france, for the last month - internet works when it likes and there are no mobile reception. I watched my son's fascination for the insect world, wondering at nature. I built a stone wall and washed in the cold spring.
After a short assignment in Madrid, I arrived in Paris yesterday. I drove on the long lonely highway all the way up here with Limette. It smelled like the end of summer. But it's ok, I don't mind greyness.
Our book on Mongolia, "Open Horizons", is coming out today and I have meetings lined up here for the next few weeks. I will be looking for a gallery as well, an interesting, if daunting task.
Here a short book extract from Mareile's wonderful text (that's her in the picture below), © Mareile Paley:
"A traveling fool is better than a sitting wise.
(Mongolian Proverb)
Your first awareness of the space around you most probably occurred inside your mother’s womb. You stretched your limbs to explore your surroundings – we all did –and already we were confronted with boundaries. Maybe this is the reason why we humans are so drawn to the idea of having space. Space is unattainable therefore we crave it. Space to live, space to think, space to breathe.
The horizon is the ultimate link to our idea of space. Space is unattainable. So is the horizon. It marks the boundary of our tangible perceptible world. A beautiful, unattainable destination.
At home, my horizon ends at the apartment block across the street. In Mongolia I walked and drove and rode for many months with nothing but the open horizon as my guide.
«Most of the day we walk, quietly, side by side, both lost in our thoughts, stopping for an hour or so to rest or to fetch some water from a nearby river. I completely lose notion of time. The endlessly stretching rust-colored hills lead our way. The settling sun beckons to pitch the tent, wherever we are. We go to bed at nightfall and move on as the first rays of sun crawl over the hills in the morning. A dung fire to cook on. I feel enchanted by the might and dignity of the nature around. I feel free. Thoughts come and go. I try to understand who I am in this world.»
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Nous sommes parti de Hong Kong début Aout et après un voyage en Allemagne (et une projection chez Geo à Hambourg de 2 reportages que j'ai récemment fait pour eux - une expérience formidable) ainsi que l'acquisition de Limette, notre mini-camping car VW, nous avons pris la route pour la France.
Ce dernier mois, je l'ai passé en grande partie dans les bois cévenoles - internet marche quand il veut et la réception portable ne passe pas. J'ai regardé mon fils se prendre de fascination pour le monde des insectes et s'épanouir devant le spectacle de la nature. J'ai construit un mur de pierre et je me suis baigné dans la source.
Après un bref reportage à Madrid, je suis arrivé hier de Paris. J'ai conduit les autoroutes abandonnées jusqu'ici avec Limette. Ca sentait la fin de l'été. Mais ca va, j'aime la grisaille aussi.
Notre livre sur la Mongolie "La route de l'horizon", sort aujourd'hui. J'ai des rendez-vous qui s'annoncent pour les prochaines semaines ici et je vais me mettre à la recherche d'une gallerie également, une drôle de tâche.
Voila un extrait du livre, du très beau texte de Mareile (la voila sur la photo ci-dessus), © Mareile Paley:
"Mieux vaut un fou voyageur qu’un sage assis (proverbe mongol)
Votre première prise de conscience de l’espace autour de vous a probablement eu lieu dans le ventre maternel. Étirant vos membres pour explorer votre environnement — nous l’avons tous fait — vous étiez déjà confronté à des limites. C’est peut-être pourquoi l’idée d’avoir de l’espace nous attire tant. Si nous avons un tel besoin d’espace, c’est parce qu’il est inatteignable. De l’espace pour vivre, de l’espace pour penser, de l’espace pour respirer.
L’horizon est le lien ultime avec notre idée de l’espace. L’espace est inatteignable. Ainsi en va-t-il de l’horizon. Il marque la limite de notre perception du monde tangible. C’est une destination magnifique qu’on ne peut atteindre.
Chez moi, mon horizon se limite à l’immeuble d’en face. En Mongolie, j’ai marché, conduit et chevauché pendant de nombreux mois, et l’horizon ouvert était mon guide.
« Une grande partie du jour nous marchons côte à côte, tous deux perdus dans nos pensées, nous arrêtant environ une heure pour nous reposer ou aller chercher de l’eau dans une rivière. J’ai complètement perdu la notion du temps. Les collines couleur de rouille qui s’étendent à l’infini nous indiquent le chemin. Le soleil couchant nous fait signe de monter notre tente où que nous nous trouvions. Couchés à la nuit tombante, nous sommes debout quand les premiers rayons du soleil rasent les crêtes des collines. Un feu de bouses pour cuisiner. La force et la dignité de la nature alentour m’ensorcellent. Je me sens libre. Les pensées vont et viennent. J’essaie de comprendre qui je suis dans ce monde. »